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2006 : Refroidissement et réchauffement en été, Musée Zadkine, éditions Paris Musées / http://www.paris.fr/musees/zadkine / http://www.parismusees.com
raaf nieuwenhuys office
XtensionZadkineXtensionproposition artistique pour le projet d'extension du Musée Zadkineaccueil - toit - verrière
Refroidissement et réchauffement en juillet au musée Zadkine
16 juin - 8 octobre 2006
Pour sa réouverture, après une première phase de travaux, le musée Zadkine propose une exposition qui a pour objet le musée même et son contexte. Réflexion artistique sur ce lieu de mémoire et de création, cette exposition s’inscrit en amont d’un futur projet d’extension de ses bâtiments.
Elle en est comme une sorte d’étape préalable. L’exposition place les artistes et le public au cœur du processus de transformation de l’institution. C’est la rencontre entre le site et ceux qui s'en saisissent.
Commissaire invité par Noëlle Chabert : Yvon NouzilleArtistes :
jean-baptiste bruant & maria spangaro, Vague scélérate
Soussan LTD, Fournisseur des musées, MouvementArtistique
Daniel Walravens, Z, (Stèle à toucher la peinture, Obliquorthogonale, Éclats)Des oeuvres créées spécialement ou adaptées pour la circonstance ont été produites. Toutes ont été pensées, indépendamment les unes des autres, pour le musée et ses espaces distincts aux qualités spécifiques. Ces œuvres se côtoient sans se confondre. Qu’elles soient « éclats » (Daniel Walravens), transformation (maria spangaro & jean-baptiste bruant), ou mouvement (Soussan Ltd, Fournisseur des musées), elles sont interactions avec leur environnement, en écho à l’esthétique de la fragmentation adoptée par Ossip Zadkine dans ses sculptures de la dernière période.
Ces œuvres s’appuient sur les caractéristiques du cadre où vécut le sculpteur, îlot de verdure au cœur de Paris maison, jardin, ateliers, et sur la muséographie actuelle des collections. Elles témoignent du regard porté par les artistes invités sur ces différents lieux. Un regard susceptible d’évoquer celui que « devait poser Zadkine sur son jardin de la rue d’Assas, au travers des baies vitrées de son atelier […] qui s’ouvre désormais plus que jamais aux pensées des autres » ainsi que l’écrit Ryoko Sekiguchi en exergue du texte d’ Isamu Wakabayashi dont elle a spécialement traduit des extraits pour le catalogue, et auquel l’exposition emprunte son titre. « Ce regard me semblait curieusement devoir croiser celui dont le corps résidait certes loin d’ici, mais qui partageait avec lui des mains et des réflexions de sculpteur. J’ai tenté de transporter son regard, comme on déplace les objets pour les aérer.»
Le catalogue de l’exposition se présente sous la forme de trois cahiers conçus par les artistes invités et regroupe quatre textes d’auteurs de domaines différents, Jean-Philippe Antoine, philosophe, Ryoko Sekiguchi, écrivain, Noëlle Chabert, historienne d’art et Pierre Guitton, auteur de guides touristiques.
Il inclut une proposition artistique de verrière, extension du musée Zadkine, par TTrioreau.
jean-baptiste bruant & maria spangaro
Jean-Baptiste Bruant, né en 1961 à Paris
Maria Spangaro, née en 1964 dans les Hauts-de-Seine
Vivent à Paris
Vague scélérate, jardin et video, 2006
Pour Refroidissement et réchauffement en juillet, les deux artistes ont créé une œuvre que le musée a produite. Un jardin de hautes herbes, comme laissé à lui-même depuis longtemps et envahi par une population de graminées - espace enclos à ciel ouvert, où les sculptures les plus basses d’Ossip Zadkine paraîtront enfouies dans la végétation. Dans l'atelier, un mur lumineux submerge le visiteur. Une grande image quasi monochrome de poudre de fond de teint s'effondre doucement, ne laissant jamais voir la peau. Evocation d’une mutation en cours, voyage dans la couche interstitielle du maquillage. Un travail de désorientation pour mettre le visiteur en état de « disponibilité aiguë à la transformation indéfinie »Daniel Walravens
Né à Créteil en 1944, vit à Draveil
Créé pour l’exposition, Z, est un parcours en trois œuvres : Stèle à toucher la peinture, Obliquorthogonale, Éclats.Il s’ouvre dans la véranda par une sculpture-peinture parallélépipédique, Stèle à toucher la peinture, portant l'inscription « Si vous voulez toucher la peinture vous êtes priés de le faire ici et maintenant ». Il se poursuit avec une peinture murale Obliquorthogonale, de deux teintes sur trois murs, formant un Z bicolore vermillon-vert entre les horizontalités plancher-plafond. Durant le temps de l'exposition, celle-ci devient le fond de présentation des sculptures de Zadkine. Des peintures tableaux, Eclats, dans la dernière salle du musée, font scintiller la couleur en « un ensemble de tableaux dont les éléments constitutifs comprennent le tableau achevé et ceux qui composent les couleurs de la peinture ». Daniel Walravens vient insuffler l'énergie de ses couleurs industrielles aux salles blanches d'exposition permanente des sculptures d’Ossip Zadkine. Une mise en place rigoureuse de trois oeuvres indépendantes et de deux couleurs pour déstructurer les espaces d'exposition, et faire percevoir au visiteur « toute la gamme des sensations colorées. » (1)
(1) Patrick Javault, Toute la gamme des sensations colorées, Faces, hiver 1997-98.Soussan Ltd, Fournisseur des musées
né en 1960 à Paris, vit à Sceaux.
Pour l’exposition, Sylvain Soussan propose MouvementArtistique, une mise en scène du déplacement des oeuvres en présence du public, une réflexion sur l'espace-temps muséologique. L'éternité à la vitesse de quelques millimètres par jour (1) offre la sécurité de transport des oeuvres, les secousses et les chocs climatiques sont pondérés et les oeuvres bénéficient d'une intégration progressive vers les salles d'expositions (2).
Au musée Zadkine, MouvementArtistique, prévoit d’assurer le déplacement d’une œuvre d’Ossip Zadkine.
(1) Sous-titre de MouvementArtistique.
(2) Ghislain Mollet-Viéville, Une oeuvre, un critique, un artiste, Visuel(s) #09, 2000.La publication - ses auteurs :
Jean-Philippe Antoine
Artiste et philosophe, Jean-Philippe Antoine (1957) enseigne l'esthétique à l'université Jean-Moulin-Lyon-III. Spectacle, ou exposition des strates ? Ce texte reprend une partie des propos que son auteur a tenus lors du Colloque Exposer, quelle histoire ? !, qui s’est tenu au Centre Georges Pompidou le 2 octobre 2004, dans le cadre des Forums de société. Nous remercions ses organisateurs d’en autoriser la publication. Dans ce texte, Jean-Philippe Antoine suggère que, fondamentalement, exposer, c’est construire une image (1) et que le défi actuel de l’exposition consiste à mettre en œuvre une éthique de la disposition : montrer du temps en en construisant l’image.
(1) Sur cette notion d’image, voir son article A propos d’art : l’image paru dans Trésors publics, aux éditions Flammarion.Pierre Guitton
Pierre Guitton (1955) est rédacteur de guides touristiques pour les éditions Gallimard. Selon un même principe, Deux approches du Musée Zadkine, nous conduit au musée, par le nord (quartier de Montparnasse), et par le sud, autour de St Sulpice et des jardins du Luxembourg. De la marche à pied, de l'histoire, des bonnes adresses accessibles grâce aux infos pratiques. Le musée en 12 dates nous informe sur l'histoire spécifique du Musée Zadkine. Œuvres d'art en écho, parcours croisés , invite à placer nos pas sur les médaillons de l’Hommage à Arago de Jan Dibbets ainsi qu’à suivre les traces de l’œuvre sonore d’Akio Suzuki (oto-date steps). Pierre Guitton rend compte tout à la fois de l'esprit particulier de ces quartiers et de ce lieu singulier que Zadkine appelait sa "folie".Ryoko Sekiguchi, sur invitation de Jérôme Mauche
Ryoko Sekiguchi (1970), poète, est l’auteur de livres publiés à la fois en japonais et en français. Ils installent un espace fait de transparences et de coïncidences de par la matérialité de sa langue et sa double appartenance linguistique. Elle publie chez P.O.L. Pour le catalogue de l’exposition au musée Zadkine, Ryoko Sekiguchi propose la traduction d’extraits du texte Refroidissement et réchauffement en juillet, écrit en 1986 par le sculpteur japonais Isamu Wakabayashi (1936-2003) et publié à Tokyo en 2004 dans I.W., Shoshi Yamada. Jérôme Mauche (1965) organise les lectures de poésie contemporaine au musée Zadkine. Ecrivain, critique d’art et commissaire d’expositions, il publie aux éditions Le bleu du ciel.TTrioreau, Xtension, zadkineXtension
Né à Blois en 1974, artiste, Hervé Trioreau vit à Paris
Quelle est la nature de l’espace construit ? Quels déplacements sont susceptibles de s’y produire ? Qu’en est-il du rapport entre intériorité et extériorité ? Voilà quelques unes des questions qui structurent les propositions de TTrioreau dont les travaux s’inscrivent de manière générale dans un champ de recherche dont le double horizon est celui de l’architecture et du réseau urbain. Ses installations interrogent notre confiance en la solidité structurelle du bâtiment, son immobilité et sa permanence, pour le décrire comme intervalle, passage, transition…
Insérée dans le catalogue, la proposition artistique d’extension du musée imaginée par TTrioreau à la demande de Noëlle Chabert, prévoit l’installation d’une surface légèrement réfléchissante à courbure variable où creux et bosses se succèdent en un chaos organisé de verre reflétant en de multiples fragments l’espace environnant du jardin, dispersion de la lumière en d’innombrables éclats, la limite intérieure/extérieure s’estompe au profit de l’interférence. Ce n’est pas tant la notion d’architecture en elle-même qui préoccupe l’artiste mais plutôt la façon d’agir directement sur notre perception du site.