solo exhibitions
2005 : TimeCode, Glassbox, Paris, en collaboration avec le Ministère de la Culture, la Drac Ile-de-France, le Café Charbon, la Mère Lachaise, le Nouveau Casino et l'Espace Paul Ricard, avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France – aide individuelle à la création et avec le mécénat pour la production des entreprises DDM électronique, Hexis – Group et Selflite – Abisko - Triola / http://www.glassbox.fr
TimeCode, TTrioreau occupe GlassBox à Paris du 23 octobre au 26 novembre 2005 (vernissage le 22 octobre). Ici, trois dispositifs vont être mis en relation, vont dialoguer et se répondre en une boucle polysémique. Point de départ, l’usine HoroQuartz dessinée par le peintre Georges Mathieu. La structure en étoile à sept branches sera transférée dans le lieu de l’exposition, non pas en tant que simple maquette mais en une sorte de surface barrant l’espace, fragmentant le lieu de GlassBox. A ce premier dispositif répond TimeCode. Il s’agit là d’un panneau où sont installés dix chiffres défilant au rythme de 1/24 de seconde. Là où la gestion du temps n’apparaît pas dans HoroQuartz (ce qui est pourtant l’activité de la véritable entreprise : HoroQuartz – gestion des temps), TimeCode semble s’inscrire dans cette perspective : les chiffres défilent d’une manière comparable à celle de l’indexation cinématographique. Mais le parallèle s’arrête ici. Le défilement produit par TimeCode est perpétuel ; pas de valeur d’indexation possible mais un temps qui semble s’échapper, briser l’écoulement de l’enregistrement en un faux-semblant de chronométrage. Prysm, enfin, vient comme clore la boucle. Structure à prismes verticaux réfléchissants, lumineux et rotatifs, Prysm démultiplie l’espace d’exposition et les spectateurs ; elle met en mouvement en même temps qu’elle fragmente à nouveau le regard posé sur elle-même ainsi que sur l’ensemble de l’exposition.
TimeCode
du 23 octobre au 26 novembre 2005
vernissage le 22 octobre 2005GlassBox
113bis rue Oberkampf, 75011 Paris
T : +33 (0)1 43 38 02 82
http://www.glassbox.beGlassBox reçoit le soutien du Ministère de la Culture (DRAC Ile-de-France), du Café Charbon, la Mère Lachaise, le Nouveau Casino et l'Espace Paul Ricard
TimeCode est réalisé avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France – aide individuelle à la création 2005
Avec le concours et le mécénat des entreprises DDM ELECTRONIQUE, HEXIS – GROUP et SELFLITE – ABISKO – TRIOLA
TimeCode
Trois pièces : HOROQUARTZ, maquette d’une usine dessinée par le peintre Georges Mathieu, TIMECODE, panneau sur lequel défile au 1/24 de seconde une série de dix chiffres et, enfin, PRYSM, structure à prismes verticaux réfléchissants, lumineux et rotatifs. Un lieu : GLASSBOX.
Partant de là, quel est le lien à partir duquel s’organise la circulation entre ces différents éléments ? Dans un premier temps, il est possible de répondre que le projet TIMECODE s’inscrit dans la continuité des travaux réalisés par TTrioreau durant ces dix dernières années et prolonge un corpus de réflexions sur la mobilité des structures architecturales et la redéfinition des frontières spatiales qui sont censées leur être propres. Pour TTrioreau, il s’agit de mettre à jour un entre-deux de l’architecture compris comme un espace intermédiaire et capable de recueillir les modifications visuelles, physiques et sonores consécutives à des séries de transformation sur la thématique de l’urbanisme. Ce qu’une installation doit réussir, dans l’optique de TTrioreau, c’est d’agir sur la structure même de l’espace investi ; elle doit mettre en place des déplacements (par exemple au sein du couple intériorité/extériorité) qui perturbent notre perception normée.
Pour TIMECODE, conformément à sa démarche habituelle, TTrioreau ne se propose pas de simplement intégrer GLASSBOX mais bien plutôt d’occuper cet espace, de le transformer, le fragmenter et le réfléchir pour nous en offrir une nouvelle interprétation.
Le point de départ de ce processus est la maquette de l’usine HOROQUARTZ. Bien que l’architecture même de ce bâtiment soit d’une richesse certaine – structure en étoile à sept branches – ce n’est pas en tant que simple maquette (en tant que représentation d’un objet déjà donné) que HOROQUARTZ fonctionne. Il s’agit avant tout de mettre en place une surface réfléchie/réfléchissante (elle est en effet la réflexion d’un objet architectural en même temps qu’elle réfléchit cet autre objet qu’est GLASSBOX) qui vient comme barrer et fragmenter le lieu de l’exposition.
A ce premier dispositif répond TIMECODE : là où la question du temps n’apparaît pas directement dans la pièce HOROQUARTZ (et pourtant c’est là l’activité de la réelle entreprise, la gestion des temps), TIMECODE semble s’inscrire dans cette perspective. Les chiffres qui défilent sur cette pièce évoquent, ainsi que son nom même, le processus de l’indexation cinématographique. Mais le parallèle s’arrête ici : le défilement produit par TIMECODE est perpétuel ; pas de valeur d’indexation possible mais un temps qui en semblant s’échapper, en sortant de ses gonds, vient briser l’écoulement de l’enregistrement en un faux-semblant de chronométrage. Là où HOROQUARTZ entend barrer et fragmenter l’espace de l’exposition, TIMECODE déplace et parasite le temps consacré à la vision de ce dernier.
PRYSM, enfin, vient comme clore la boucle. L’écran formé par cette pièce est une surface mouvante qui démultiplie indéfiniment le lieu et le regard du spectateur. PRYSM met en mouvement tout en fragmentant à nouveau le dispositif global de l’installation.
Aux trois pièces proposées par TTrioreau correspondraient donc trois moments : premièrement la mise en abysse de l’espace architectural dont HOROQUARTZ forme la dimension réflexive ; deuxièmement, un détournement du temps compris non pas comme nombre du mouvement mais comme structure autonome et indifférenciée ; et, enfin, une image-mouvement qui est à la fois la fragmentation de l’espace global et la répétition même de l’appréhension de ce dernier.
C’est par la mise en circulation de ces différents moments que TIMECODE interroge le lieu même de GLASSBOX, ou ce qui pourrait être son intégrité imaginée, et, plus largement, opère la création d’un lieu atypique à partir duquel peuvent se mettre à vibrer entre elles les dimensions parfois hétéroclites de l’art et de l’architecture.
Emmanuel Decouard